Maurice HUBLER de Levoncourt (1916-2010)

 

        Père blanc missionnaire en Afrique

 

 

Biographie par Jean MARTIN

1°) Ses grands parents

 

- Coté paternel : Maurice Henri HUBLER, né le 1/12/1847 à Levoncourt (+22/12/1905 à Levoncourt), menuisier se marie le 2/2/1876 à Charmoille (CH-Ju) avec Henriette Marie BILLEUX née le 9/6/1847 à Frégiécourt (CH-Ju) (+10/7/1912 à Levoncourt). Après des études de sage femme en 1872, celle-ci exercera cette activité à Levoncourt pendant près de 40 ans.

Ils donnent naissance à 9 enfants :

      - Jules Maurice le 3/11/1876 (+ 3/8/1961)

      - Marie « Henriette » Philomène le 6/1/1878 (+ 6/1/1935)

      - Marie Eugénie le 23/12/1879 (+ 28/3/1967)

      - Maurice « Joseph » le 6/4/1881 (+ 25/2/1965)

      - Marie « Angéline » le 9/9/1882 (+ 9/11/1948)

      - Maurice le 29/10/1883 (+ 22/4/1915)

      - Marie « Léonie » le 26/1/1885 (+ 31/3/1958)

      - Pierre « Louis » le 10/4/1886 (+ 14/2/1974)

      - Martin le 12/11/1888 (+ 6/3/1935)

 

- Coté maternel : STICH charles né le 29/10/1863 à Roggenburg (CH-So) (+ 1913) et HIRTZLIN Rosalie née le 23/11/1859 à Oberlarg (+ 25/4/1930 à Levoncourt) mariés le 12/2/1888 à Oberlarg.

Ils donnent naissance à 4 enfants :

     - Gustave le 25/12/1880 (+ 26/10/1918)

      - Marie Odile le 22/4/1888 (+ 10/10/1970)

      - Mathilde Marguerite le 23/5/1890 (+ 25/6/1926)

      - Charles le 26/7/1899 (+ vers 1916)

 

2°) Ses parents

 

HUBLER Maurice « Joseph » et STICH Marie Odile se sont mariés à Levoncourt le 31/1/1912. Ils ont eu 3 enfants :

      - Marie Odile le 22/12/1912 (+ 12/1/2010)

      - Gustave « Joseph » le 12/3/1914 (+ 28/2/2009)

      - Maurice le 14/6/1916 (+ 11/10/2010)

 

Pendant la première guerre mondiale le père est enrôlé dans l’armée allemande à Rastatt. De retour sur sa terre natale il exerce, comme son père et son grand-père, le métier de menuisier qu’il complète avec une petite exploitation agricole.

Pendant la deuxième guerre mondiale il est déporté de 1943 à 1945 en Allemagne, dans le Wurtemberg avec sa femme et sa fille, parce que ses deux fils Joseph et Maurice se sont soustraits à l’enrôlement dans l’armée allemande en s’enfuyant par la Suisse en France libre. De retour à Levoncourt ils retrouvèrent juste les murs et le toit de leur maison, tout le reste ayant disparu pendant les deux années d’absence.

 

La classe unique de Levoncourt vers 1920
La classe unique de Levoncourt vers 1920

3°) Son enfance et ses études

 

Maurice est né le 14 Juin 1916 à Levoncourt. Son baptême fut célébré quelques jours plus tard en présence de HUMBERT Célestin Joseph (1905-1979) un cousin qui devint son parrain et de STICH Mathilde (1890-1926) une tante qui devint sa marraine.

Il fréquente l’école primaire de Levoncourt de 1921 à 1926 sous la direction de M. GIRTZENDANNER Eugène (1871-1944).

 

Conseillé par le père Breistroff, il entreprend ses études secondaires au petit séminaire d’Altkirch en 1927, il a alors 11 ans. Il est confirmé le 9 juin 1929. Il entre ensuite au séminaire de Tournus en Haute Saône, puis rejoint le séminaire des pères blancs à Kerlois (Hennebont) dans le Morbihan.

Il effectue son noviciat en Algérie à Maison Carrée sous la direction du père Betz, en 1936-1937 (année spirituelle).

 

4°) La guerre

 

- Octobre 1937 : effectue son service militaire au 4° régiment de zouaves à Tunis, où il est maintenu en 1939 et 1940.

 

- Juin 1940 : capturé à Rambouillet, prisonnier des allemands lors de la « débâcle ». Camps à Bel-Ebat et à Drancy jusqu’en août 1940.

 

- Avril 1941 : Evasion par la Suisse (Miécourt, Charmoille, Genève, prison) afin d’échapper à l’enrôlement dans l’armée allemande.

 

- Mai 1941 : démobilisé de l’armée française à Annecy.

 

- Novembre 1942 : remobilisé en Afrique du Nord par le général Giraud dans le train. Termine maréchal des logis dans le chiffre au 2° bureau à la base militaire de Bizerte en Tunisie (interprète).

 

- Octobre 1945 : libéré de ses obligations militaires. Retourne à Thibar pour terminer sa théologie. On le trouve gai, solide physiquement, assidu au jardinage, doué d'une volonté tenace et d'une personnalité accusée.

 

5°) Le missionnaire

 

1946 : il prête serment à Thibar en Tunisie.

 

02/02/1947 : Ordonné prêtre à Thibar en Tunisie.

 

Juillet 1947 : Première messe dans la trop petite église de Levoncourt où tout le village est en fête.

 

Ses proches à sa première messe à Levoncourt
Ses proches à sa première messe à Levoncourt

 

-Novembre 1947-1955 : 1° séjour africain en Haute Volta. Il apprend la langue locale, le bobo-oulé à Mandiakuy. Il y est chargé des tournées dans les villages autour de Nouma.

 

-02/09/1951: Nommé à Mandiakuy (actuel Mali) où il construit sur ordre épiscopal de Monseigneur Lesourd un dispensaire et termine une école déjà commencée.

 

-Envoyé à Bomborokuy (actuel Burkina-Faso) où il commence à construire une église (achevée par le père Vespieren), puis un dispensaire.

 

1955-1961 : 2° séjour africain en Haute Volta à Togo (dans la région de Mandiakuy). Mission catholique du Togo, cercle de San (Soudan Français) puis Ouakara par Dédougou (république de Haute Volta). Il souffre de fortes migraines dues à de l'artrose cervicale, qui lui font parfois broyer du noir.

 

1961-~1965 : 3° séjour au Burkina Faso (Bobodioulasso). Parti de Marseille, il arrive le 17 juin 1961à Abidjan à bord du paquebot "Général Mangin".

 

Au dos de cette carte postale envoyée à ses parents, il écrit :

Le 12 Juin 1961, Biens chers, En pleine mer, un petit souvenir. C’est le bateau qui me transporte. Il est long, mais pas très large, il y a un petit roulis auquel on s’habitue vite. J’ai trouvé des bobos-oulés qui rejoignent leur pays. Il y a aussi un jeune ménage suisse pour Ouagadougou et nous ferons route ensemble jusqu’à Bobo-Dioulasso. La mer est bien calme. Demain c’est Dakar, le 17 Abidjan. Le congé n’est déjà plus qu’un souvenir. Le Seigneur vous donne son amitié, je vous embrasse affectueusement Maurice.

 

 

6°) Retour en France

 

1965 : retour en France définitif pour raisons de santé. Il est soigné pendant 3 ans à Pau-Billère avec de nombreuses cures ou soins: Vichy, Marseille, Aix les bains, Bonnelles (F78).

 

1974 Baptême
1974 Baptême

1967 : nommé comme vicaire à Sainte Geneviève à Mulhouse.

 

1968 : nommé curé de Kiffis (F68) pendant une dizaine d'années. Demande à travailler de ses mains et devient prêtre ouvrier à mi-temps. Travaille dans une usine de menuiserie en Suisse toute proche à Kleinlützel (CH-So) où il fabrique des portes vitrées. Après trois ans, suite à la crise économique en Suisse, il est licencié. Le climat d'Alsace ne lui convenant pas (problèmes d'arthrose cervicale) il obtient une mutation dans le Sud de la France.

 

1980 : nommé curé à Le Fossat (F09) où il est responsable de 7 villages. Le climat également humide ne lui convient pas et est muté 3 ans plus tard.

 

1983 : est nommé dans les Alpes de Haute Provence , (réputées pour climat sec) à Villeneuve (F04) où il officie comme curé pendant une dizaine d'années.

 

1989: un infarctus lui vaut cinq jours de réanimation. Après sa convalescence il retrouve sa paroisse, ses oliviers et son jardin.

 

1991 : mis à la retraite à 75 ans par l'évêque de Dignes (F04) qui l'installe au presbytère de Gaubert (F04) où il rend des services religieux pendant de très nombreuses années encore.

 

2004 : essai non concluant, de quelques mois pendant l'hiver, de séjour à la maison de retraite des pères blancs Tourettes à Tassy (F83). Revient à Gaubert.

 

Juin 2009 : entre à Billère (F64) à la maison de retraite des pères blancs.

 

11/10/2010 : suite à une bronchite, il entre à l’hôpital de Pau où il décède le jour même, âgé de 94 ans.

 

16/10/2010 : ses obsèques sont célébrés en la chapelle des missionnaires d’Afrique à Billère (F64) puis il est inhumé dans le caveau des pères.

 

 

A Billère en octobre 2010
A Billère en octobre 2010

7°) La place du Père Maurice à Levoncourt

 

Le 23 septembre 2012 la municipalité de Levoncourt avec à sa tête M. Joseph Gissinger son maire, inaugure la place du Père Maurice à l’entrée du village. C’est le jour de la fête de la Saint Maurice, patron de la paroisse. Un autel est dressé sur ladite place, des bancs sont disposés autour pour accueillir les fidèles, quatre officiants sont présents, dont un des derniers pères blancs. La cérémonie religieuse est relevée par la présence d’un groupe de cors des Alpes et la chorale locale. Après la messe M. le maire, dans son discours retrace la carrière du père Maurice. Ses derniers mots, en parlant du père Maurice, sont : « Incontestablement vous faite partie de ceux qui ont fait les pierres et les murs de Levoncourt. » Puis accompagné par Mme la sénatrice ils dévoilent la plaque. Un vin d’honneur vient clôturer la cérémonie.

 

Messe d'inauguration de la place du Père Maurice à Levoncourt
Messe d'inauguration de la place du Père Maurice à Levoncourt
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